Communiqué : Les effets du sous-financement des organismes communautaires plus forts que jamais en cette période d’austérité

P-H Minot au ca de l'agence

Montréal, 24 septembre 2014 – Lors de la dernière séance du conseil d’administration de l’Agence de Santé et des Services Sociaux de Montréal, des membres du Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal (RIOCM) sont venus rendre compte de la situation précaire dans laquelle ceux-ci se retrouvent. Alors que la période d’austérité emmène de plus en plus de gens à utiliser les services des organismes, le sous-financement du milieu communautaire a plusieurs conséquences sur eux, dont la fermeture de services. Face à cette situation, l’Agence de Santé et des Services Sociaux de Montréal a accepté d’interpeller la ministre Charlebois mais elle refuse l’idée de mettre sur pied un fonds d’urgence de 500 000 $.

C’est un véritable cri du cœur que sont venus livrer les représentants des organismes. Suite aux coupes de Centraide, aux diminutions des dons privés et au manque de financement à la mission, plusieurs d’entre eux songent sérieusement à fermer leurs portes si la situation ne change pas. Selon Caroline Fortin, du Centre A.S.P.A. : « On en est rendu à renvoyer notre clientèle vers d’autres ressources parce qu’on ne peut plus subvenir à la demande. On manque tellement de personnel qu’on a même dû refuser de prendre des stagiaires pour ne pas être plus débordé. »  Son centre existe depuis 38 ans et vient en aide chaque année à 1200 personnes qui vivent une problématique de toxicomanie. « J’ai un mandat provincial, mais je n’ai même pas les moyens de me déplacer pour aller donner une formation à Longueuil » de dire Pierre-Henri Minot, directeur du Portail VIH/sida du Québec.

Hier, Sébastien Rivard, coordonnateur du RIOCM, a demandé au conseil d’administration de l’Agence qu’elle mette en place un fonds d’urgence de 500 000 $ pour venir en aide aux organismes durant cette période difficile. Il a également demandé que l’Agence interpelle la ministre déléguée afin de rehausser le financement à la mission des organismes communautaires. Si l’Agence a consenti à cette deuxième demande, elle a décliné la première, en raison des compressions budgétaires. Voilà bien une démonstration de plus des conséquences de l’austérité.

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Dans un récent sondage du RIOCM auprès de 183 organismes communautaires de Montréal, 93 % d’entre eux ont dit souffrir des effets du sous-financement. Le principal effet ressenti par 71 % des organismes est l’augmentation de la charge de travail, notamment en raison de l’augmentation des besoins des populations desservies, mais aussi parce que plusieurs organismes ne sont pas en mesure de remplacer les employé-e-s qui prennent un congé parental ou un congé de maladie. Près de 40 % ont également dû abandonner certains services ou arrêter certaines activités. Parmi les services touchés, on dénombre le soutien en logement social, le travail de rue, le service de répit, le service de relation d’aide individuelle, le soutien à domicile pour les personnes aînées, l’aide aux devoirs, les activités parascolaires, etc.

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À propos du RIOCM

Le Regroupement intersectoriel des organismes communautaires de Montréal réunit 300 organismes communautaires de la région métropolitaine, oeuvrant en santé et services sociaux, famille, immigration et défense collective des droits.

Photos : 1. Pierre-Henri Minot (Portail VIH/sida) posant une question au c.a. de l’Agence. 2. de gauche à droite -Pierre-Henri Minot (Portail VIH/sida), Charles Lacas (les Oeuvres St-Jacques), Sébastien Rivard (RIOCM), Daniel Harpin (Logis Phare), Caroline Fortin (Centre A.S.P.A.). N’était pas sur la photo: Armandine Siess du Comité social Centre-Sud.